mardi 25 octobre 2011

La Tunisie a voté


La Tunisie a voté et elle a bien voté. Ce pays , après une révolution qui s’est déroulé, tout compte fait dans le calme, vient de donner au monde entier et en premier lieu aux pays arabo-musulman une très belle leçon de démocratie.
Il faut d’abord souligner l’extraordinaire participation à ce premier scrutin libre, extraordinaire par le nombre de votants mais également par cette ambiance sérieuse, joyeuse et émue qui a prévalu toute cette journée du 23 octobre.
Cette participation magnifique donne aux élus de la nouvelle Constituante une légitimité totale et une grande  responsabilité devant l’histoire. Il faut maintenant que, refusant les compromissions et les demi-mesures qui ne peuvent à la longue satisfaire personne, ces élus dotent la Tunisie d’instruments juridiques assurant à ce peuple la liberté ,une liberté réelle et non pas seulement formelle. Une liberté qui assure la protection de toutes les minorités.
L’enjeu on le voit bien c’est l’avenir de la Tunisie moderne. Si ce pays aspire, ce que je crois, à une place dans le monde moderne il lui faut garantir au moins trois objectifs essentiels :
-Assurer les libertés pour lesquelles cette révolution a eu lieu. C'est-à-dire dire clairement et sans possibilité de retour en arrière que les Tunisiens veulent bénéficier de l’ensemble des droits de l’homme comme ils sont exprimés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’homme.
-Éradiquer la corruption qui avait gangrenée l’ensemble du pays et ,pour cela, mettre en place une Justice Indépendante et efficace qui ne soit pas au service de clans mais au service du droit.
-Enfin organiser les pouvoirs locaux en les rendant eux aussi démocratiques et en mettant en place un système qui mettent toutes les régions sur un plan d’égalité en favorisant , au besoin, des redistributions de richesses entre les territoires.
Quand la Constituante, dont c’est le rôle, aura assurer la solidité de ces principes, alors les partis politiques pourront se lancer dans la compétition et proposer leur programme. En attendant ils peuvent, je pense, s’unir sur ces quelques grands principes qui sont cependant fondamentaux pour l’avenir de ce pays.

jeudi 13 octobre 2011

Albert Camus contre la peine de mort


Le livre que vient de publier Eve Morisi aux Editions Gallimard :  « Albert Camus : contre la peine de mort » est captivant et m’aurait été bien utile lorsque j’ai prononcé, l’année dernière, ma conférence sur « Trois écrivains face à la peine de mort :Victor Higo, Albert Camus et Robert Badinter. »
Ce livre est en réalité un document de travail et se compose de trois parties, toutes aussi intéréssantes. Il y a d’abord la belle préface de Robert Badinter qui lui aussi a fait de la peine de mort un combat de toute sa vie et qui sait ce dont il parle. Je ne sais plus qui a dit qu’il était l’honneur de la gauche mais c’est un jugement que je partage entièrement.
Pour le reste le livre est divisé en deux parties. Dans une première partie il s’agit d’un receuil de textes : tous ceux où Albert Camus évoque la peine de mort, dans ses carnets, dans sa correspondance et dans ses œuvres littéraires bien connues.Il y a là des textes inédits et notamment les lettres que Camus a adréssé au Président de la République pour solliciter la grâce de certains condamnés à mort, notamment pendant la guerre d’Algérie. A parcourir ces textes on voit, comme le dit Eve Morisi, « une conscience au travail » et ce que l’on en retient c’est qu’Albert Camus a pensé à la peine de mort tout au long de sa vie et n’ a jamais céssé de lutter contre ce châtiment.
La dernière partie du livre est un essai d’Eve Morisi qui analyse l’attitude de l’écrivain face à la peine de mort dans trois de ces œuvres littéraires essentielles : l’Etranger, La Peste et le Premier Homme.
Ce livre viendra prendre place à côté de Victor Higo contre la peine de mort dont j’ai déjà parlé ici et qui est aussi un receuil des texters de Victor Hugo paru chez Textuel en 2001.

samedi 8 octobre 2011

Un Sarkozy nouveau va arriver !

Raffarin ,dans un entretien au Figaro ,appelle de ses voeux "un Sarkozy nouveau". Comme il y a chaque année un "Beaujolais Nouveau" fort couru par la clientèle, on aurait donc droit à un "Sarkozy nouveau".
Raffarin feint d'oublier que des "Sarkozy nouveaux" on en a eu presque tous les six mois depuis le début de son mandat mais que, las, comme le dit la sagesse populaire lorsque l'on chasse le naturel il revient au galop.
Raffarin souhaite encore, dans une de ces formules dont il a le secret "la rupture de la rupture"! Cette rupture de la rupture Sarkozy là encore l'a réalisée plusieurs fois en revenant sur presque toutes les grandes idées qui devaient être la marque de son quinquennat.
Dés lors "Sarkozy nouveau" ou "rupture de la rupture" cela aura bien du mal à convaincre les français qui savent déjà ce que cela veut dire.
En réalité Sarkozy ne peut changer de caractère et c'est cela en grande partie le problème. Pervers comme je suis je pense que Raffarin en demandant un "Sarkozy nouveau" sait très bien qu'en faisant cette demande il formule d'abord une sérieuse critique du "Sarkozy ancien" et qu'il s'attend à ce que ses amis de l'UMP lui répondent qu' un Sarkozy nouveau ce n'est pas possible. Peut être ira t-il, alors, jusqu'à soutenir que, dans ces conditions,il faut un autre candidat pour la droite. Ainsi après avoir été drôle Raffarin serait cette fois très lucide.

mardi 4 octobre 2011

Pauvre Centre!


Le forfait que viens de déclarer Borloo pose, à nouveau, la question du centre. A la vérité un centre, dont on sait à l’avance, qu’ils’ alliera au deuxième tour à la droite, constitue une simple manœuvre politique destinée à engranger des voix dont on espère-pas toujours à raison- qu’elles iront ensuite  gonfler le score de Sarkozy.
Ce centre droit nous dit et nous repère qu’il n’a pas les même valeurs que la droite et qu’il va « peser » ensuite dans la politique de cette droite. 
C’est une illusion qui ne trompe plus personne et, à cette heure, où la droite est tentée de se rapprocher de l’extrême droite comme cela a été la politique de Sarkozy, on a bien vu que ceux (Borloo, Morin, Bockel) qui prétendaient qu’ils « pèseraient » sur cette politique n’ont pesé sur rien et ont été les dindons de la farce et leurs électeurs avec eux.
Je pense qu’après cette démission de Borloo, avant même d’engager le combat, ce centre droit n’a plus aucune crédibilité et ce n’est pas le pauvre Morin qui changera cette situation.
Ceux donc ,parmi les électeurs centristes, qui ne se reconnaissent pas dans cette droite dure, sectaire, embourbée dans les affaires, et qui a pratiqué, pendant tout ce septennat, la politique la plus a droite qui ait été, avec le sucés que l’on sait, ne peuvent plus que se reporter sur Bayrou qui a eu le mérite de toujours défendre des solutions républicaines et conformes au génie de la France et qui, contrairement aux autres n'a pas renié ses valeurs pour des postes.
La décision de Borloo n'est peut -être pas cadeau pour Sarkozy
Si les Borloo, Bockel, Morin et autres s’allient, une nouvelle fois à Sarkozy, ils obtiendront, sans doute quelques postes mais qu’ils ne viennent pas soutenir qu’ils ont d’autres valeurs que la droite.
La défection de Borloo aura, au moins le mérite de mettre le centre droit devant sa responsabilité.