samedi 24 novembre 2012

Un nouvel acteur!

Un de mes amis vient de m'adresser un petit film qu'il  a fait a Alger en 1959-1960 . Les quatre acteurs sont lui-même, ses deux soeurs et moi. Il n'a pas pu retrouver et récupérer le son et l'on est obligé de laisser faire son imagination pour connaître le scénario qui m'a tout l'air d'un mélo avec des images de roman feuilleton!
Enfin j'ai , tout de même  la preuve que j'ai raté une carrière d'acteur. Dommage! Souvenir, souvenir que me veux tu?


http://youtu.be/XQbqmYkryjA

lundi 12 novembre 2012

Lettres a Yves

Je viens de lire ce petit livre, ces lettres écrites par Pierre Bergé à Yves saint Laurent après le décès de ce dernier.Je le conseille a tous. C'est un très beau livre d'amour et, au moment où tout et n'importe quoi s'écrit a propos du mariage homosexuel, ce livre permet de s'élever au dessus des basses polémiques.
Pierre Berger et Yves saint Laurent ont vécu cinquante ans ensemble jusqu'à la mort du couturier, une vie extraordinaire entre un artiste et un homme d'affaires qui est, lui aussi ,un artiste à sa manière: une vie  à créer et a collectionner les oeuvres d'art les plus belles, à vivre entre Paris Marrakech et Tanger,  une vie quelques fois difficile avec Yves Saint Laurent , fragile, abîmé dans l'alcool , la drogue puis la maladie .
Dans ces lettres Pierre Bergé se souvient et essaye de laisser la trace de son compagnon qui a connu la gloire ce "deuil éclatant du bonheur" comme le dit Madame de Staël et comme le rappelle ici Pierre Bergé dans une phrase qui, pour moi, fait écho a André Labarrére qui la citait souvent.
Dans une cérémonie ,un an , après sa mort fut lu ce poème du grand poète Walt Whitman:

"Si tu ne me trouves pas du premier coup,
Garde courage,
Si je t'échappe à un endroit
Cherche ailleurs.
Je suis arrêté quelque part
Et n'attends que toi."

mardi 6 novembre 2012

Impressions de Venise


Quelqu’un a déjà dit qu’il était présomptueux d’écrire sur Venise, sans doute , la ville qui a le plus fait couler d’encre et qui a été , au cours des siècles adorée par les écrivains, les peintres, les artistes en général qui furent si nombreux a être subjugués par cette ville hors du commun. Je ne suis donc pas le seul, loin s’en faut qui se lance dans ce projet : écrire ses impressions su Venise, essayer de dire pourquoi cette cité m’attire et me plait davantage que Paris, Rome, Vienne Amsterdam, Istanbul et tant d’autres qui pourtant ont toutes, à leur manière, un très grand charme.
Aucune ville ne se ressemble et c’est ce qui fait le charme  des voyages et  de la découverte, mais Venise est indiscutablement à part, unique, sans doute parce que, contrairement a toutes les autres, il n’ y a aucune voiture. Pas de circulation automobile !
Quand le visiteur arrive par le pont de la liberté qui relie Venise au continent il se retrouve sur la Plaza Roma où il y a encore des voitures et des cars puis il s’engouffre dans la ville grâce a un vaporetto ou un bateau taxi et il dit adieu, pour le temps de son séjour, aux voitures.
Quand je séjourne à Venise j’essaye a tout prix d’éviter d’aller vers la Plaza Roma pour éviter de seulement voir des parkings d’autos. Je me coupe de la civilisation de l’automobile, si envahissante ailleurs.
Se déplacer a pied par les petits quais le long des canaux, franchir des ponts ( il y en a des milliers à Venise), utiliser les vaporettos pour traverser le Grand Canal ou le Canal de la Giudecca est un plaisir renouvelé que ne m’ont jamais donné  des trajets en car , en métro ou en train. Je ne sais si les vénitiens ne finissent pas par se lasser de ces transports en bateau qui a, sans doute, en hiver, ses inconvénients. Aurai je le même regard si je vivais a Venise et si j’allais a mon travail, à mes rendez-vous en, vaporetto ? Ce mode de transport conserverait il ce côté plaisant ? Mon plaisir ne vient il pas de la découverte, jour après jour, de point de vue originaux ? Là une petite place avec son ancien puit, là encore un petit canal latéral bordé d’immeubles d’un rose ou d’un ocre décrépi, là une série de ponts enjambant un canal, là un vieux palais dont on essaye le temps d’un regard d’imaginer l’histoire.
Cette ville envahie de touristes est restée, quoiqu’on en dise, populaire. Il faut quitter les hauts lieux touristiques, San Marco, le pont du Rialto, la Salute et s’enfoncer dans les quartiers pour retrouver les vénitiens. Dirigez  vous vers la Via Garibaldi et là enfoncez vous dans le quartier, puis vers San Elena et San Pietro et vous verrez le petit peuple de Venise, le linge multicolore pendre aux fenêtres en travers des rues, les petites boutiques de commerçants à l’ancienne.
Il y a donc, à côté de la Venise majestueuse des Palais et des Eglises, une cité populaire et si mon information est bonne, Venise a souvent un maire communiste ce qui peut paraître paradoxale dans cette ville fréquentée depuis des siècles par l’aristocratie.
Depuis quelques années j’ai eu le désir et la chance de séjourner chaque année environ un mois dans cette ville et j’ai pris plus précisément mes habitudes à la Giudecca, ce quartier, cette île de Venise située face au quai des Zaterre. Le nom de ce quartier est sujet a discussion : Est-ce le premier Ghetto juif ? Le nom pourrait y faire penser. Est-ce le lieu où étaient exilés les vénitiens jugés indésirables dans la ville ?
La Giudecca aujourd’hui n’a rien d’un lieu d’exil, c’est un quartier encore populaire et calme où les touristes se rendent assez peu. J’éprouve un grand plaisir, après la presse dans les rues vénitiennes de retrouver ce calme provincial !
La Giudecca c’est d’abord un long quai tout le long du canal de la Giudecca et face au quai des Zaterre. Ce long quai est limité a un bout par l’hôtel Hilton « Moulino Stucky » qui s’est installé après une rénovation réussie dans ce qui fut un des plus grands moulins industriels du XIXe ° siècle. Ce très bel hôtel a, bien sûr, conservé le vaste bâtiment industriel en brique rouge et il possède a son sommet un bar agréable avec une piscine d’où l’on une vue sur toute la ville de Venise.
A l’autre bout du quai de la Giudecca se trouve le plus bel hôtel de la ville : le Cipriani et entre ces deux hôtels trois églises San Eufemio la plus ancienne, le Redentore monumentale que l’on doit a Palladio et enfin la Zitelle. Il faut encore signaler sur l’autre face de l’ile, celle qui donne sur la lagune et sur le Lido la villa Herriot du nom d’un riche français qui la fit construire au XIX° siècle et qui est actuellement un Institut d’Etudes historiques.
Quant au Jardin d’Eden je n’en ai vu très longtemps que le mur d’enceinte dont dépassait ; une végétation luxuriante, à demi sauvage, de grands arbres et qui donnait une impression d’abandon. Cette impression était conforme à l’histoire de ce jardin que j’ai apprise par la lecture d’un article paru dans un blog d’un amoureux de Venise. Histoire singulière et mystère pour ce qui est de l’avenir 
! 
Quant à moi, pour mon dernier séjour en mai et juin de cette année, j’avais loué un petit local sur le quai de la Giudecca entre la station Redentore et Palenca, qui a été un temps une boulangerie. Réaménagé en deux pièces, c’était assez petit, sans luxe hormis une large baie (l’ancienne devanture) munie d’une glace sans tain qui nous permettait une vue absolument magnifique sur le Canal et sur la quai des Zaterre en face, sur tous les mouvements permanent des bateaux, petits et grands et sur le spectacle quasi permanent lui aussi des promeneurs sur le quai qui, ignorant que nous pouvions les voir, faisaient des mines devant notre devanture et se prenaient en photo avec dans le reflet de la vitrine le quai d’en face !
De cette baie vitrée nous avions donc une vue très large qui nous permettait de parcourir du regard toute la façade de Venise jusqu’à San Giorgio Maggiore. Je connais maintenant tous les clochers d’Eglise qui jalonnent cette façade : San Anzolo Raphaël, San Sébastian, Dei Carmini, San Trovaso, Les Gesuati, San Stefano, la Salute, San Zacharia et au loin vers la via Garibaldi : San Pietro et son campanile en pierres d’Istrie. Comment se lasser d’une telle profusion de monuments dont nous n’étions séparés que par l’eau aux couleurs changeantes du Canal de la Giudecca ? L’alignement des immeubles le long du quai des Zaterre donne également a admirer un véritable nuancier des teintes, toutes plus ou moins délavées, de l’ocre à toutes les nuances de saumon en passant par des verts pistaches. Ce ne sont pas ici les couleurs vives de Burano mais les couleurs passées du vieux Venise.
Devant ce paysage urbain coloré, changeant souvent de luminosité sous le ciel mouvant de Venise, nous voyons passer, le matin à l’heure du petit déjeuner et le soir les grands navires de croisières qui dépassent en hauteur la plupart des immeubles de la ville et qui sont sources, ici, de polémiques puisque certains craignent pour les fondations des immeubles. Je dois avouer qu’en ce qui me concerne je prenais plaisir à voir passer ces grands vaisseaux qui font rêver à des horizons lointains , encore que ceux là n’allaient jamais très loin et que nous les revoyions régulièrement presque une fois par semaine.
Nous avons donc pris nos habitudes et après les courses du matin nous nous installions à la terrasse de notre café favori à la Palenca pour déguster petit noir ou Sriptz s’il était plus tard. Dans la journée nous allions de l’autre côté d’un coup de Vaporetto pour découvrir ou revoir certains quartiers de la ville et le soir après dîner nous parcourions notre quai jusqu’au bout, prés de Zitelle et là, assis sur un banc nous admirions ainsi la nuit sur le canal, la Douane de mer, le palais des Doges faiblement éclairé.
Nous avons connu, pendant la durée de notre séjour, a peu près tous les temps et de notre baie la vue sur le Canal et sur Venise n’a cessé de changer entre soleil, nuages divers et ciel orageux. L’eau du canal, plus ou moins agitée prenait des teintes diverses et par temps de pluie on voyait les gouttes éclater à la surface.