dimanche 7 avril 2013

Camus: Le film "Le premier homme"


J’ai assisté, hier soir, au cinéma Méliès, à la projection du film tiré de l’œuvre d’Albert Camus : "Le premier homme", film que j’attendais depuis longtemps. La critique que je vais en faire doit être lue avec précaution car, en raison de mon problème d’audition, je n’ai pas entendu tout le dialogue.
Entre le livre et l’adaptation cinématographique il y a tout un jeu parfois réussi mais qui, parfois, laisse sur sa faim. Par ailleurs ce n’est pas la même approche lorsque l’on découvre une œuvre littéraire, pour la première fois, à travers un film et lorsque l’on voit un film tiré d’une œuvre que l’on connaît bien et sur la quelle on a déjà, soi-même, projeté des images. C’est ainsi que j’ai découvert les romans de Jane Austen en voyant d’abord des films qui en avaient été tirés et la lecture des romans, après avoir vu ces films  a été agréable et des images du film  complétaient, inévitablement, la lecture.
L’inverse est souvent moins vrai et j’ai souvent ressenti une petite déception en découvrant un film tiré d’un livre que j’avais aimé, par exemple « Un long dimanche de fiançailles » de Sébastien Japrisot, le film étant, selon moi, inférieur au livre.
C’est ce qui s’est passé avec « Le premier homme », film qui se laisse voir mais qui ne donne pas au spectateur toutes les émotions que l’on ressent, presque à chaque page du livre.
Le réalisateur a bien filmé l’enfance d’Albert Camus (Jacques Cormery) et les personnages essentiels sont bien choisis, notamment la grand-mère et l’instituteur Monsieur germain (Denis Podalydes) encore que son vieillissement est  peu réussi. Par contre le film contient également un grand nombre de scènes qui ne figurent pas dans le livre inachevé et qui concernent l’attitude de Camus adulte, face à la guerre d’Algérie. Cela   constitue un rappel utile pour ceux qui connaissent la vie de l’écrivain mais c’est un peu court
 Par contre j’ai regretté que des événements fondateurs de la vie de Camus ne soient pas rendus avec l’émotion que procure le livre. Par exemple la scène de la visite de l’instituteur Monsieur Germain à la mère et à la grand-mère.
Je regrette aussi, mais cela est tout à fait personnel, que la vie de Camus au Lycée Bugeaud et à la Faculté n’ait pas été évoquée .  C’est,pourtant, un moment, important pour lui, car il s’est senti coupé de sa famille en accédant à un autre monde.
Il faut cependant voir ce film et, pour ceux qui ne le connaissent pas, lire absolument le roman. Vous pouvez lire ,ici, une critique qui en partie rejoint la mienne.